En arrivant ici, je suis rassuré sur ma forme et les 2 sorties préparatoires Cauterets-Hautacam A/R et Cauterets Tourmalet Pont d'Espagne ont confirmé mes sensations, (photos : http://picasaweb.google.fr/vincentgillis59/Pyrenees2010#) tandis que l'alter ego monte en puissance. 181 km sont au programme et ayant dompté le Tourmalet mardi, c'est surtout Marie-Blanque qui me stresse avec ses passages impressionnants dans les derniers km.
Le programme :
Col de Marie-Blanque | 9,5 km à 7,5% |
Col du Soulor par Ferrières | 22 km à 4,9% |
Col du Tourmalet par Barèges | 19 km à 7,4% |
Comme de coutume, la veille nous avons récupéré nos dossards (pas vraiment mauvais mais à l'intérieur d'un sas de 4000 gars, le terme prioritaire perd tout son sens !!!) et mangé les habituelles pâtes en compagnie de Romain et Francis, puis retour en vélo et préparation de la logistique.
Le jour J réveil à 5 h dans la joie et la bonne humeur, puis après un rapide peti-déj, nous prenons la direction du départ, sacs sur le dos afin de les amener à la consigne (l'organisation aso , c'est quand même bien foutu !)
Evidemment, nous nous retrouvons à la fin du sas, car il est évident que certains sont sur place dès l'aube, à se demander si le sas n'abrite pas quelques sacs de couchage la nuit !!!
Après le départ des premiers, les minutes s'égrènent avant que nous puissions enclencher les pédales et passer sur le fameux tapis de départ duquel résonnent un concert de bip, confirmation sonore de la prise de chrono officielle.
Nous démarrons comme convenu;, calmement, forcément ça frotte et ça déborde de partout, certains emmènent des braquets de fous à des vitesses avoisinant les 50km/h, faisant fi du profil du parcours, que nous considérons comme piégeux. Pas d'affolement donc, nous aurons le temps de rattraper tout ce petit monde quand la route s'élèvera. Quelques rétrécissements nous obligent à mettre pied à terre, mais ça se passe dans la bonne humeur, bien que des forcenés tentent de contourner le problème en passant sur le trottoir... pendant quelques mètres.
La côte de Renoir se fait attendre, mais le relief s'est déjà manifesté sous nos roues. Bien que classée en 2e catégorie cette montée finalement n'a rien d'auguste (appréciez le jdm) et dans la descente je décide de tester mes progrès au sein d'un -énorme- peloton : tout va bien, à tel point que je me retrouve un moment seul en tête puis menant un petit groupe duquel un grand néerlandais vient me relayer puis nous partons à 3 retrouver le groupe devant. Puis ça accélère de nouveau et je décide de jouer la prudence en attendant le groupe suivant qui est...loin derrière aussi je me retrouve seul pendant quelques km et je revois le Jimmy bien caché série de toboggans pendant une trentaine de bornes nous amène au pied du redouté Marie-Blanque. Ici l'impression est d'être dans une vallée qui va monter tranquillement jusqu'au sommet. Le début n'est pas bien méchant donc. Mais inutile de se laisser griser : je me concentre sur mes pulses et tente de ne pas dépasser 160. Bien sur quelques uns nous doubles mais pas tant que ça. Nous sommes pris dans une véritable marée humaine et même si d'ordinaire j'exécre d'être ainsi oppressé en montant, cette fois j'apprécie de ne pas voir la route et de n'avoir quasiment pas de passage. Nous voilà dans les passages dépassant le 10%, mais à ce rythme là , pas de souffrance, nous discutons calmement, tandis que certains sont déjà dans le dur. Dans le versant descendant je me fais plaisir en rattrapant quelques poignées éparses de cyclos , puis vient le 1er ravito, au km, que nous faisons sans trainer. Les groupes se reforment au fil des km et nous nous surprenons à mener quelques longueurs durant un peloton....d'une cinquantaine d'unités.
J'attends le Soulor avec impatience histoire de voir si j'en ai encore sous la pédale. A Ferrières le 2e ravito se présente et là encore, pas de pique-nique, nous retrouvons Romain qui a fait un bon début de course, le salaud. Le pied du Soulor est là tout de suite et les jambes sont correctes sans plus; Romain décide de monter à son rythme. La chaleur commence a faire son apparition. Je m'arrête pour retoucher le patin qui frotte un peu sur la roue arrière. Juste 30 secondes. Mais je viens de commettre une vilaine erreur. Dès que je me suis arrêté une fois dans un col, je n'arrive à m'empêcher de réitérer le geste. Par 2 fois encore, je ferai une petite pause pour me ravitailler. Perdant définitivement de vue le dossard 1231 de Jimmy. Qu'importe je prends soin de me ravitailler en eau et de me rafraichir avant de filer vers Arrens. Je fais la descente à fond sans parvenir à revoir mon équipier qui a dû lâcher lui aussi les freins pour cette fois.
Nous approchons de Pierrefitte, lieu fixé par Sophie (Mme Jimmy) pour une ravito en coca plus que bienfaiteur. J'abandonne là mon casque car j'ai le crâne qui explose. Après quelques minutes de pause, nous voilà d'attaque pour le dernier morceau. J'appréhende le passage immédiat-la vallée de Luz- tout en faux-plat montant. La reprise est difficile mais je parviens à trouver le bon rythme dans un groupe où Mr Grazzi tire la plaque en bonne position. A ce moment , je suis sûr que le salaud va faire une bonne ascension du Tourmalet. Je repense à la sortie de mardi. Le panneau sommet 18 km me déprime à souhait. Les lignes droites aussi. Je continue de fixer ce dossard 1231 quelques 10 m devant. Mais ma tête flanche. Je vais m'arrêter pour un oui pour un non à quasiment chaque km. Sans avoir mal aux jambes. Avec des pulses à 153. Impossible de me remotiver. Il faut dire que la chaleur devient accablante; Alors je décide de me la jouer cyclotouriste; !je me fais asperger régulièrement. Je m'arrête et discute avec des gars en souffrance. Se hisser jusqu'au ravito n'est pas une mince affaire. Des colonnes d'eau sont installées et je fait arroser les jambes, je m'asperge d'eau . Ca soulage, ça rafraîchit. Je mange un bout et repart à l'assaut des 8! km restant. D'autres pauses improvisées suivront. Dont un arrêt tv pour regarder l'étape des pros. Et un sitting contre une paroi rocheuse pour admirer le paysage Mon salut est à ce prix. J'aperçois les derniers lacets. Qui sont durs, mais je n'ai pas l'impression de souffrir musculairement. Mon mental s'est envolé et je passe la ligne avec satisfaction et soulagement. Jimmy m'attend et nous descendons à la Mongie pour le repas d'après course- pas terrible en vérité- mais la pause est appréciée. La journée n'est cependant pas terminée, loin s'en faut; Il faut aller rechercher son sac et rentrer à Cauterets; 50 bornes sac à dos avec la fin du Tourmalet à remonter; Sacrées Pyrénées !!!
Les 3 mousquetaires
Je découvre un vrai passionné du vélo... Il faut en vouloir pour grimper des cols de catégorie. Bon courage et ne lachez rien Vincent.
RépondreSupprimerPhilippe Bourgain
Oui le vélo correspond bien à mon besoin d'espace et de liberté donc à la montagne je suis au paradis, et puis ça permet de se vider la tête.
RépondreSupprimerEncore une bien belle étape, avec des paysages grandioses, de belles montées, et une nouvelle joie d'en avoir bavé et terminé. Rien à voir avec les sorties dominicales. Sur ce genre de parcours, il faut savoir rester humble face à la montagne sous peine de ne pas voir le bout du tunnel !! La montagne ça se gagne et ça se respecte !!
RépondreSupprimerUne nouvelle fois mon fidèle équipier a lâché mentalement sur l'ascension finale, pourtant en montant ensemble nous aurions pu nous surpasser quelque peu en se motivant. A quand le duo sur la dernière montée ?
Tu étais mieux dans Hautacam une semaine avant, mes mollets s'en souviennent encore !!!
Quoiqu'il en soit ça restera de bons souvenirs pour meubler les prochaines longues soirées d'hiver !!!
Ah les Pyrénées, qu'elles me manquent ! Si nous habitions la région que de belles cyclos au programme : la ronde castraise, l'albigeoise, l'orbea, l'ariégeoise, la, pyrénéenne, l'arbés, la barousse-balés, la lapébie, et j'en oublie...
RépondreSupprimerDommage que mon pic de forme ait eu lieu une semaine trop top, rien de tel qu'un duo pour faire une montée efficace ;-)