Présentation

Dans ce blog vous trouverez les divagations d'un egocyclomaniaque à travers quelques commentaires et photos des plus belles sorties effectuées sur cet instrument de torture moderne appelé bicyclette.

Et peut-être d'autres billets suivant mon humeur.


jeudi 21 juillet 2011

EDT Acte 1 : dans le mille !

Il l'a fait le bougre. Menacé par tonton Vince d'un indispensable top 1500, Jimmy termine à une très belle 1058e place. Bon le gredin en avait gardé sous la pédale, ce qui me fait dire qu'en duo nous aurions pu atteindre un top 800, malgré le niveau de plus en plus relevé de l'épreuve. Quelques regrets pour moi donc, mais avec tous ces soucis le mental n'aurait peut-être pas suivi et rien ne dit que je serai partant l'an prochain. Une réponse en tous cas aux cadors du coin, puisque malgré notre CV bien rempli (disponible sur demande) nous ne sommes que peu respectés, rien ne les empêchent de venir se confronter sur une cyclo montagnarde.

Vidéos du grimpeur :

http://mysports.tv/default2.asp?e=LT11108K&n=Jimmy+GRAZZI+&r=1977&nt_s1=01:37:24&ct_s1=08:37:24&nt_s2=02:57:40&ct_s2=09:57:40&nt_s3=03:08:15&ct_s3=10:08:15&nt_s4=05:20:25&ct_s4=12:20:25&nt_s5=06:30:10&ct_s5=13:30:10&nt_s6=&ct_s6=&nt_s7=&ct_s7=&nt_s8=&ct_s8=&nt_s9=&ct_s9=&nt_s10=&ct_s10=&nt_s11=&ct_s11=&nt_f=05:34:18&ct_f=12:34:54&l=EN&tp_f=



Récit circonstancié :

Après plusieurs mois d’attente, voici enfin venu le temps de l’edt, que j’attendais avec une grande impatience cette année, puisque le parcours emprunte la Maurienne, mon lieu de villégiature préféré.

Malheureusement, cette édition se fera alone (clin d’œil aux 2400 britanniques présents), mon équipier n’étant pas présent cette fois - çi. J’aurai une pensée pour lui tout le long de l’étape, car ce bougre m’a fixé l’objectif de rentrer dans les 1500, de quoi me mettre un peu de pression, d’autant que cette année le plateau est relevé, certainement dû au fait de la distance raccourcie par rapport aux précédentes éditions : bons nombres d’élite 2, d’anciens pros, l’équipe continentale Team Type One, l’équipe du Kenya, la 3ème au championnat de France, et quelques pros d’Ag2r, Rabobank et Skill, sans parler des cadors des cyclosportives trustant les premières places. Bref, les pneus vont chauffer dès le départ !!

Pour éviter le traditionnel bouchon dès le 1er col, les organisateurs ont eu l’idée d’espacer les sas et d’attendre 5 minutes entre chaque vague. Bien vu, même si partant dans le 3 ème sas (sur 12 ?) le débours par rapport aux premiers fut de 20 minutes !! L’adrénaline a eu le temps de monter avant de franchir la ligne de départ.


Une fois franchie, à fond les manivelles jusqu’au pied du Télégraphe, les 14 premiers kilomètres étant en faux plat descendant, il n’était pas possible de partir prudemment sous peine de se faire remonter par de nombreux pelotons. Un cameraman en moto immortalisa d’ailleurs cet instant, j’ai juste eu le temps d’esquisser un léger geste en guise de bonjour. Bref un tel départ n’est pas dans mes habitudes, mais il fallait se prêter au jeu. Un rapide coup d’œil à la moyenne juste avant d’attaquer les premiers contreforts du Télégraphe : presque 64 km/h de moyenne tout simplement ébouriffant (les premiers affichant plus de 70 !!).

Heureusement, ça n’a pas duré longtemps, les ascensions arrivant. Tout d’abord le Télégraphe, 12 kms de long (avec le Galibier je peux le faire les yeux fermés). Le long serpent multicolore prend forme, et c’est parti pour la remontée au fil des kilomètres. Je fais la causette avec un écossais au pied, puis avec un gars de Coudekerque Branche jusqu’à 2 bornes du sommet, ce dernier me laissant partir car le rythme était un poil trop élevé pour lui. Les Brésiliens n’étaient pas à leur affaire dans ce col, sûr qu’avec un ballon au pied ça doit être plus facile pour eux. Déjà bons nombres de concurrents semblent être à l’agonie, le départ rapide ayant asphyxié les jambes de certains. Au sommet du télégraphe, la chaleur est déjà présente.

S’ensuit la petite descente jusque Valloire (5 kms pas trop descendant, cool je ne perds pas beaucoup de places). Dans Valloire, la foule est présente, les encouragements vont permettre de retrouver du tonus pour attaquer le Galibier (18 kms). Au passage, un coucou à la petite famille qui m’encourage.
La première pente à la sortie de Valloire fait mal aux jambes et au moral : une saloperie de ligne droite à 9 % de moyenne, où l’on a l’impression de rester planté. Connaissant trop bien ce passage, il ne faut surtout pas s’enflammer à cet endroit, surtout qu’un replat de 2 kms se profile aux Verneys. Ensuite, c’est la longue prossession jusqu’au Plan Lachat et le prochain replat. Le paysage est toujours aussi majestueux sur le Galibier, je ne m’en lasserai jamais.
Le Plan Lachat dévoile subitement une pente abrupte qui en fait ne s’arrête jamais jusqu’au sommet (8 kms à 8-9 %). Je continue ma remontée, calquant mon rythme avec celui d’un gars arborant un maillot de Macot-La Plagne. Il avait l’air facile le gars, mais à 4kms du sommet, au lieu-dit Les Granges, près de la stèle nouvellement dédiée à Marco Pantani, le bougre s’est rangé sur la voie de garage. J’ai donc continué seul sur le même tempo, remontant toujours bon nombre de concurrents en emmenant le 34*23 voir le 21 à certains endroits.

Normalement, afin de rester fidèle au premier passage du tour sur le Galibier, nous devions emprunter le tunnel, et ne pas prendre le sommet du col dont le dernier km est assez éprouvant. Mais les organisateurs changèrent leur fusil d’épaule, certainement en rapport avec les réactions de certains concurrents qui trouvaient dommage de ne pas passer au sommet (j’en faisais partie !!). J’en ai entendu qui pestait à l’idée de ne pas prendre le tunnel, c’était plus les jambes qui s’exprimaient à mon avis.
Pour le dernier kilomètre d’ascension du Galibier, tout à gauche, il faut dire que la vue là-haut doit se mériter (et quelle vue : un panorama à 360 ° de toute beauté, elle est belle la montagne).
La partie la plus pénible commence pour ma part. Tout d’abord les 8 premiers kilomètres de descente du Galibier où je ne suis pas à mon affaire. Bons nombres de concurrents me double dans cette descente, certains comme des cons. Il faut les comprendre ces types, ils sont frustrés d’avoir perdu tant de places en montant, qu’il faut absolument les reprendre en descente ….pour les perdre à l’Alpe (vraiment des imbéciles !!). Fort heureusement tous ne sont pas comme ça, et faut dire qu’il est très facile de dépasser un fer à repasser dans une descente. Au niveau du Col du Lautaret, il reste l’interminable descente jusqu’à Bourg d’Oisans, près de 40 bornes, descente qui me convient mieux, car pas trop pentu, même s’il faut pédaler comme un barbare pour emmener la bracasse. Jusqu’à la Grave, la Meije nous surplombe, nous offrant un décor glaciaire sublime.
Cette descente n’est pas trop dangereuse, mis à part la traversée de nombreux tunnels peu ou pas éclairés. L’EDT a bien failli se terminer justement dans un tunnel, pourtant j’avais pris un petit éclairage avec moi. Une chute dans le peloton parmi lequel je figurai s’est produite, une dizaine de cyclos à terre, dans un bruit rendu assourdissant par la résonance de cette cavité. J’ai roulé sur quelque chose (une roue ?), mais faut dire avec l’obscurité il était difficile de se rendre compte. Fort heureusement nous ne roulions pas vite à cet endroit, tout le monde a pu repartir sans trop de bobos (seul du vernis a sauté !!). De toute façon il fallait se dépêcher de sortir de ce tunnel avant que d’autres concurrents n’arrivent. Nous apprendrons par la suite que plusieurs accidents se sont produits dans cette descente, dont un nécessitant la neutralisation de la course pendant 20 minutes. A l’avenir il faudrait penser à installer un dispositif d’éclairage pour éviter ce genre d’incidents.

Après ce rebondissement, le barrage du Chambon se profile à l’horizon avec quelques petits coups de culs mitraillant les mollets, histoire de ne pas oublier qu’il reste à gravir l’Alpe et ses 21 virages.
Bourg d’Oisans, dernier ravito avant l’arrivée. Je fais le plein avant de gravir la dernière difficulté. Comme d’habitude, la montée de l’Alpe ressemble à un four, dès les premiers hectomètres la chaleur fait sentir son effet. J’augmente un peu le rythme au pied, mais j’en garde sous la pédale car les 4 premiers kms sont les plus pentus (passages à 12 %). Après la Garde, la pente fléchit un peu, moment où je décide de lâcher les chevaux jusqu’à l’arrivée.
Comme chaque année, j’assiste au ballet des cyclistes ayant des yeux plus gros que leurs mollets, la marche à pied remplaçant le mouvement circulaire du pédalier, quand certains s’affalent dans les bas-côtés ; ils avaient semblent-ils déjà lâché toutes les forces dans les batailles.

La foule est présente pour acclamer les héros du jour, les américaines étant toujours autant surexcitées pour asperger d’eau les cyclistes, faut dire il fait plus de 30 °.

La ligne d’arrivée est en vue sur l’avenue du Rif Nel, où tout le monde se prend au jeu devant la foule pour faire son petit sprint.

Voilà une nouvelle EDT de bouclée. Celle-ci me tenait fortement à cœur dans cette région que j’apprécie énormément, où je connaissais le moindre mètre du parcours, ce qui procure indéniablement un petit plus (enfin quand on est bien !!). Mais comme je le pressentais, je termine cette édition sur ma fin, j’en avais encore sous le capot comme on dit, étant habitué à de plus longues distances (je pense que mon classement  n’en aurait été que meilleur, ayant pour habitude de ramasser les cadavres sur la fin, n’est-ce pas Vince ?).

Côté chiffre : 110.5 kms en 5 h 10 (je sais le temps n’est pas terrible mais c’est pas la Sambre-Avesnois), 1058 ème (contrat rempli pour Vince, ouf !!) même si finalement vu ma fraicheur à l’arrivée il était jouable de faire dans les 700-800. 3180 m de dénivelée et l’alpe en 1h12 pour finir (alors qu’en montée chrono sèche mon meilleur temps est un peu plus de 50 minutes, la distance cumulée aux cols précédents contribue à user l’organisme).

Bien évidemment, je n’allais pas en rester là. Après la traditionnelle collation d’arrivée, j’ enfourche à nouveau la monture, pour redescendre l’Alpe et croiser les concurrents qui n’avaient pas encore fini, en les encourageants au passage pour redonner du tonus à certains d’entre eux. Une fois redescendu à Bourg d’Oisans, je repasse par la case ravito pour me remplir les poches, mon périple n’étant pas terminé pour autant. L’edt proposant en partie le parcours de la Marmotte, l’occasion était trop belle de boucler la boucle et d’effectuer une nouvelle fois ce tracé mythique, dans l’optique de la refaire peut-être l’an prochain ou dans 2 ans. Quelle surprise de voir que je n’étais pas le seul cinglé à avoir eu cette idée, le retour en sera moins pénible.
Direction Rochetaillée puis Allemont et son barrage de Grand Maison pour aborder le Col du Glandon et ses 25 kms d’ascension qui me semblèrent interminables, bien qu’effectué avec des Gallois de Swansea dont j’avais du mal à distinguer l’intonation anglophone. Une fois au sommet du Glandon, ne restait plus qu’à basculer dans la vallée de la Maurienne pour arriver jusqu’à Saint Michel de Maurienne (une vallée est faite pour se reposer, mais le vent est toujours présent dans cette fichue vallée, merci aux Gallois !!), point de rendez-vous pour mon épouse afin de m’épargner à nouveau le Télégraphe pour finir et de se reposer dans la piscine de la résidence à Valloire.

Au final, presque 200 kms en haute montagne sous un soleil de plomb avec 5000 m de dénivelée et la satisfaction d’avoir accompli en plus de l’EDT, la Marmotte en option.

J’espère que pour l’an prochain je retrouverai mon équipier, et pourquoi pas quelques membres du club désirant en découdre avec nous en montagne, quoiqu’on en dise c’est une épreuve à faire au moins une fois. Vivement fin octobre pou connaître le futur parcours.


 Le Galibier :